samedi 17 mars 2012

Extrait du café philo avec la compagnie de la Trace










Le café philo a reçu la compagnie « La Trace » qui a adapté pour la scène les souvenirs d’un dame qui a traversé le siècle avec ses turbulences. A 87 ans aujourd’hui, elle raconte dans une langue particulière (faite de sa langue maternelle, de français…) ses souvenirs d’exil, de camp nazi, d’émigration, installation à Châtellerault. Rencontre.

Alain, l’auteur : « A chaque fois qu’un individu meurt quel que soit son âge, c’est plus d’une bibliothèque qui brûle. C’est des connaissances, des impressions. On voudrait que la mémoire de nos parents se perpétue, leur émotions, leur joies…
Par exemple les misérables de Victor Hugo et la Chartreuse de Parme de Stendhal parlent du champ de bataille de Waterloo. Le premier écrit comme s’il survolait la bataille en hélicoptère, le second du point de vue d’un homme sur le terrain.
« Je n’ai pas fait de réécriture de la parole de cette dame mais un choix. Il y avait 8 heures d’enregistrement et je n’ai réécrit que quelques passage du récit pour l’organisation de la pièce. On est passé de l’oralité, à l’écriture d’une langue qui n’existe pas (mélange de français, d’ukrainien et de patois). On n’a gardé que le miel de la mémoire. Comme dirait Alain : qu’est ce que c’est que la mémoire : une ruche, qui renferme  le pollen de milliers de fleurs butinées et il reste seulement le miel. « Elle a le goût et elle a un sens ». 

Quel est l’intérêt pour le spectateur de voir l’histoire d’une vieille personne ?
« C’est l’histoire d’amour entre une mère et son fils qui veut connaître l’histoire de sa mère ». 

Qu’aimeriez-vous savoir de la vie de vos parents ?
Badr : « Savoir leur vie entière ».
Karen : « Connaitre les souvenirs qui les rattachent à un objet par exemple. Partager leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence. On veut savoir parce qu’on les aime ».
Mériam : « J’aurais peur de découvrir des choses qui me choquent.  Ils seraient un peu moins parents ».

Pourquoi on n’ose pas leur demander ?
Eva : "Parce qu’on a peur qu’ils le prennent mal".
Badr : « Parce qu’on a peur ».

Quel est le meilleur média pour transmettre la mémoire ?
Khallid : « Avec  Internet, les tonnes de photos de vidéo, vos enfants pourront  en  tapant votre nom sur Google savoir beaucoup de vous».
Séverine : « La mémoire doit peut être choisir un autre média, car ce qu’on trouve comme vidéo ou photo ne sont que des moments de vie, difficile de résumer  la complexité d’une mémoire humaine ».
Alain : « La mémoire c’est comme la feuille d’un arbre qui change de couleur, pour que quelque chose change, elle doit rester la même ».

Mémoire des anciens déportés : physiquement présent, trahir leur témoignage : le théâtre est un bon moyen.
Problème moral du témoignage.

Aucun commentaire: