jeudi 29 décembre 2011

Compte-rendu du café-philo sur les punitions dans la famille

Les punitions dans la famille
Les punitions dans la famille ont été au cœur de l’actualité avec l’horrible fait divers  du garçon de 3 ans  retrouvé mort dans une machine à laver, puni par son père.  Il y a aussi un livre aux Etats-Unis qui fait un carton et qui prône le recours aux châtiments corporels sévères dans l’Education des enfants.
Marielle : « La punition ça ne sert à rien, ma mère elle ne m’a jamais puni et je suis bien élevée ».

C’est quoi une punition ?
Garçon : « Nous priver  de quelque chose qu’on aime bien comme la télé ou la console.. ; Nous priver d’un plaisir ».
Yann : « Faire des lignes : on recopie ce qu’on ne doit pas faire. On pense qu’en recopiant ça rentre dans notre tête » (pensum).
Sarah : « Enfermé à clé dans la chambre : on isole l’enfant de la famille pour qu’il réfléchisse à sa bêtise ».
Fille : « Aller au lit plus tôt ».
Charlyne : « On nous enlève des jouets pour nous forcer à les prêter à nos frères par exemple ».

C‘est quoi le but de la punition ?
Charlyne : « C’est une réponse à quelque chose qui contrevient aux  règles établies ».

Comment faire sans punition, peut-on faire autrement ?
Garçon 6ème : « Les parents pourraient faire l’économie d’une punition quand on est déjà  puni à l’école. Ils devraient juste nous fâcher, nous dire que ce n’est pas bien, discuter, mais les doubles punitions ça ne sert à rien ».
Garçon : «Quand les règles sont bien fixées on n’a pas de raisons de se faire punir ».
Yann : « les parents doivent nous faire comprendre que ce n‘est pas bien en discutant. La punition peut nous donner envie de nous venger si on la trouve trop injuste ».
Garçon 6ème : « On peut avoir envie de se rebeller ».
Garçon 6ème : « La punition nous donne un avertissement ».
Fille 6ème : « des fois quand ma sœur est punie, elle dit que mes parents ne l’aiment pas, que je suis la préférée ».
Charlyne : « La punition quand elle est trop sévère, ça nous apprend à être menteur, pour ne pas se faire prendre, on se cache ».

La punition est-elle parfois un soulagement ?
Marielle : « Je regrettais de ne pas avoir été punie quand j’avais tapé ma sœur, je me sentais coupable ».
Nathanaël : « Quand j’ai jeté le chat du balcon, j’ai regretté de ne pas avoir été puni, parce que je savais que ce n’était pas gentil pour le chat ».

 Y’a-t-il un âge où la punition doit s’arrêter ?
Hugo : « Vers 10 ans, il faudrait que la punition s’arrête, il y a des punitions qui ne se justifient pas ».
Garçon : « Vers 2 ans, il est puni et reste seul dans son lit. Il est séparé de ses parents, de son cocon ».
Camille : « La fessée, c’est seulement pour les petits ».
Hugo : « Oui, mais ça ne sert à rien, ça leur fait mal, mais ça ne leur apprend rien ».
Marielle : « ça sert à quelque chose sinon on ne le ferait pas ».
Garçon 6ème : « ça n’est pas normal, parce que c’est comme si on tapait quelqu’un, alors qu’on nous apprend à ne pas taper ».  
Ce n’est plus de l’éducation, c’est du dressage.

Est-ce que la punition va apprendre à l’enfant à ne pas le faire ?
Café philo, 40 élèves, deux seulement n’ont jamais eu de baffes.
Les grandes lignes : C’est inutile et c’est du domaine du lavage de cerveau.
La privation est, elle, adaptée à tous les âges.
Fille : « ça marche, j’ai arrêté de taper ma sœur. »
Garçon : « Moi mes parents m’avaient privé de handball parce que j’avais fait une bêtise et je me suis rebellé ».
Garçon : On m’a privé de X-box pendant trois mois, et du coup après j’y étais moins accro.
Garçon : « Quant à priver son enfant de cadeaux de Noël c’est trop dur, parce que Noël n’arrive qu’une fois par an ! »
Fille : « Surtout que pour une bêtise ponctuelle, on est privé de cadeaux le jour le plus important de l’année, alors qu’on a fait des choses biens pendant cette année aussi, c’est injuste et c’est à enlever de la liste des punitions ! »
Garçon : « Une de mes punitions avait été de regarder mon frère avoir ses cadeaux, alors que moi je n’y avais pas droit : j’étais frustré et jaloux… »
Garçon : « La punition peut aussi servir parfois à nous protéger, c’est une réaction des parents lorsqu’ils ont peur. »
Le fait du punir provoque souvent du  ressentiment et ne corrige pas toujours la punition peut  entrainer la vengeance et l’envie de transgression.

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