dimanche 20 mars 2011

Compte rendu du café philo sur la loi Loppsi 2

Loi LOPPSI 2 : protéger ou surveiller ?

Cette loi n’est pas toujours bien connue de la plupart des gens, de quoi s’agit-il ? C’est la Loi de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure. Donc c’est une loi d’orientation d’où découlent plein de mesures sécuritaires.
Par exemple :
- encourager et étendre la vidéosurveillance,
- c’est le début du filtrage d’internet pour la cybercriminalité,
- la mise en fiche des gens susceptibles de faire des délits
- la chasse aux habitations irrégulières : caravane en bord de mer, yourte, gens du voyage…

Est-ce que ce type de loi est une bonne loi, est-ce qu’il faut de plus en plus de mesures pour nous protéger ?
Guilliam : « Je trouve cette loi débile, parce qu’il y a un risque de mal interpréter ce que les caméras filment. »
Lucas : «S’il y a un vol on peut arrêter les gens ».
Victor : «Ce n’est pas protéger, mais c’est surveiller. Par exemple, en excluant les habitations alternatives, on restreint ta liberté on veut te mettre dans un moule en t’obligeant à vivre dans une maison en brique, tu n’as pas la possibilité de vivre en accord avec tes convictions. Comme pour ceux qui vivent dans une yourte ».
Manon : « Les caméras n’ont aucune utilité, elles ne peuvent pas résoudre les problèmes de délinquance. Elles permettent juste de faciliter l’arrestation de quelqu’un quand le délit est déjà commis ».

La caméra est-elle dissuasive ?
Lucas : «J’ai vu à la télé des gens qui s’étaient déguisés en femmes voilées pour braquer des banques ».
Maxence : « Les images ne sont pas d’assez bonne qualité pour reconnaitre les gens, elles sont là pour nous rassurer et en plus, il y a souvent personne pour les regarder toutes en direct ».
Manon : « Même si ça rassure les gens, c’est excessif. Il faudrait trouver d’autres moyens pour rassurer les gens ».
Séverine : «La vidéosurveillance coute chère, pour vous donner un ordre d’idée : le coût initial d'équipement d'un système de vidéosurveillance est estimé à 1,5 million d'euros pour 40 caméras. (Source Rue89). La vidéosurveillance représente un marché juteux »
Jacques : « Tout ce qu’on met dans les caméras, on ne le met pas dans la médiation humaine ». Lucas : « Si quelqu’un veut faire un casse, avec la vidée surveillance, il va devoir mieux préparer son coup, mais ça ne va pas l’arrêter ».
Jacques : « La vidéosurveillance est aussi beaucoup réclamée par les chauffeurs et les usagers des bus ».
Jacques : « Etre filmér en permanence est une violence, la caméra m’agresse. La vidéosurveillance est plus là pour rassurer, dissuader, mais elle ne résout malheureusement pas les problèmes d’insécurité ».

Les habitations sauvages ?
Jacques : « Quand on choisit de vivre dans une yourte c’est par conviction écologique, on est pour la décroissance, on essaye d’avoir un impact le moins important sur l’environnement. »
Victor : « Quand on détruit les habitations de fortunes des SDF, sans avoir de solutions de relogement, c’est aussi meurtrier car ces personnes peuvent mourir de froid. Pour les yourtes, c’est contrôler la vie des gens en les empêchant de vivre selon leurs convictions ».

Le filtrage Internet ?
Manon : « C’est intéressant, si ça reste dans le domaine de la pédopornographie ».
Victor : « Le problème c’est que si c’est l’état qui gère le filtre, il ya un risque qu’il nous cache des choses qui le dérangent, comme en Chine ».
Jacques : « Internet ce n’est pas un média, c’est un lieu public, à nous d’identifier ceux qui font le pire ».
Lucas : « Souvent ceux qui veulent des caméras, c’est ceux qui font des bêtises. C’est comme en cours de maths ceux qui se plaignent du bazar en vie de classe, c’est mes mêmes qui le font ».
Séverine : « Je me demande, quel changement profond peut provoquer la vidéosurveillance sur notre personnalité. Savoir que partout où l’on est on peut être filmé, c’est bizarre, on devient un figurant, dès qu’on sort de chez nous on est en représentation et jamais naturel ».
Jacques : « Si vous lisez huis clos de Sartre…. »

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