vendredi 29 janvier 2010

Le débat sur l'éducation sexuelle :" Alors, la sexualité, ça s'apprend ?"

Dans les médias, on reparle de l’enseignement de la sexualité. Quel est le rôle de l’école et celui des parents? Lundi 25, dans Libération, on faisait un état des lieux de l’éducation sexuelle à l’école « En 2010, les cours d’éducation sexuelle à l’école se focalisent toujours sur la reproduction et la prévention laissant de côté les questions de désir, de plaisir et des pratiques sexuelles. Dans une société hypersexualisée, un tel décalage interroge. »

La sexualité entre à l’école dans les années 70 et aujourd’hui, c’est normalement 3h à tous les niveaux, de la 6eà la 3e.

Début du débat, temps mort…pas d’intervention

Apolline se lance : « La sexualité, ça ne s’apprend pas, ça vient comme ça. Moi, je n’ai pas très envie qu’on me l’apprenne, je crois ».

Estelle : « ça ne s’apprend pas, on nous apprend juste la contraception et la prévention aux maladies. Cette partie accompagnement doit être fait par l’école ».

Qu’attendez-vous de l’éducation sexuelle à l’école ?

Chloé : « Il y a que de la théorie, il faudrait que quelqu’un qui ait de l’expérience nous explique ; on pourrait nous montrer des petits films d’animation, mais pas des vrais acteurs sinon ça serait de la pornographie. »

Victor : « Dans la pornographie, les hommes et les femmes ont des attributs démesurés, ce n’est pas la réalité. La réalité est déformée, et ceux qui pensent que c’est la réalité risquent d’être déçus ». « A l’école, on nous apprend surtout ce qui est dangereux, les maladies…mais pas le plaisir ».

Anaëlle : « On est exposé à l’image pornographique, même si on n’a pas envie de la voir, par internet ou les couvertures de magazines X dans les kiosques à journaux. »

Félix : « Il ya des choses qu’on ne devrait pas voir à notre âge, et pourtant on tombe dessus ».

Anaëlle : « Au collège, on devrait trouver du temps, pour dire que ce qui se passe dans les films porno, ce n’est pas vrai ».

Maxence : « L’éducation, c’est surtout la protection »

Chloé : « En 4ème, on nous apprend la reproduction, l’appareil génital… »

Victor : « Mais on n’apprend pas la sexualité ! La reproduction, c’est pour perpétuer l’espèce comme chez les animaux, mais la sexualité, ce n’est pas ça, c’est le plaisir. »

Apolline : « C’est trop intime, ça me gênerait moi si un prof m’en parlait. »

Juliette : « La sexualité, ça doit s’apprendre par deux, petit à petit par l’expérience ».

Anaëlle : « Quand on est petit, on peut poser des questions à nos parents, mais quand on est ados, ça nous gêne, on demande plutôt à nos grands frères ou nos amis ».

Une fille de 6e : « On peut aussi en parler à notre médecin, car on sait que ça reste secret ».

Bérénice : « On apprend beaucoup avec ses amis ».

Victor : « Entre garçons, on n’en parle pas vraiment, sinon en général, mais jamais de manière très précise, genre question, réponse ».

Chloé : « Avec mes amis, on en parle facilement, ce n’est pas tabou. Par exemple quand je ne sais pas à quoi un mot correspond, j’ose le demander à mes amies ».

Que doit-on corriger dans la vision de la pornographie ?

Jacques : « L’image de la femme et le fait qu’il n’y a pas de dialogue amoureux »

Estelle : « On ne peut pas parler d’amour quand on parle de la pornographie, la pornographie, c’est tout sauf de l’amour ».

Anaëlle : « c’est des acteurs dans les films X, ils simulent, ce n’est pas la réalité, les femmes n’ont pas de plaisir ».

Qui doit décrypter les images pornographiques pour que les jeunes ne les confondent pas avec la réalité ?

Victor : « Il faudrait qu’un professionnel, expert en sexualité expliquent les choses en les abordant de manière très franche ».

Anaëlle : « Il faudrait une loi, pour nous protéger des images pornographiques. »


Aurore : « Sur Internet, il existe déjà des filtres, comme le contrôle parental ».

Anaëlle : « Il faut aussi parler de sentiments ».

Maud : « Personnellement, ma mère, il y a 2 ans, m’a acheté le « guide du zizi sexuel de Zep ». Et ça m’a aidé ».

Anaëlle : « Beaucoup de profs sont un peu coincés, ils n’osent pas en parler franchement ».

Aurore : « Le désir ça ne s’apprend pas, ça se ressent ».

Séverine : « On fait de l’éducation sexuelle en lisant des livres, pas des documentaires, mais de la littérature ».

Est-ce que les établissements scolaires répondent au besoin de prévention ?

Antoine : « Au collège, au rallye citoyen, en 5e, ils y a des gens qui nous parlent de prévention, et en 4ème aussi en cours de SVT ».

Estelle : « On a plein de questions sur la première fois, mais on ne sait pas toujours ce qui est vrai et ce qui est faux ».

Bérénice : « Ce qui manque, c’est de la pratique, je ne parle pas de relation évidemment, mais par exemple on pourrait nous montrer comment on met un préservatif ».

Anaëlle : « On ne devrait pas attendre la 4e pour parler de sexualité, dès la 6e on a déjà des questions, il faudrait s’adapter au niveau des élèves ».

Maud : « Parfois, en 6e il y a beaucoup de rire quand on aborde le sexe, il faut avoir une certaine maturité pour en parler plus sereinement ».

Juliette : « Il faudrait quelqu’un d’extérieur au collège pour en parler ».

En vrac, mais en direct : la discussion a fini par être animée.

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